la musique d’abord
Le critique de cinéma du Temps Stéphane Gobbo loue ce film car “il fonctionne extrêmement bien. Le réalisateur y ajoute, notamment lorsqu’il divise l’écran en huit images différentes, mais cela correspond bien à l’image d’Elvis”.
Egalement invité du ciné-débat de l’émission de la RTS “Vertigo”, Vincent Adatte acquiesce : “Jusqu’alors, je n’étais pas un grand fan des films de Baz Luhrmann que je trouvais un peu lassants, mais ensuite j’ai été surpris, le réalisateur ne certaines choses très bien Grâce au montage et à la technologie cinématographique contemporaine, il parvient à faire dialoguer la musique afro-américaine et ce qui est à venir avec Elvis. C’est très brillant. (…) Le récit de Tom Parker. On dirait une béquille narrative d’autrefois C’est un peu le point faible du film, mais je n’ai pas hésité à m’amuser. La musique, avant tout, passe avant tout et c’est important !”
Illusions brisées
Le début du film a tout d’un conte de fées lorsque le colonel Parker, un directeur de cirque qui gère les stars du pays, repère ce “garçon blanc qui chante comme un homme noir”, comme le film le dépeint. Le manager compte sur ce showman né qui met les spectateurs en transe, bien avant les Beatles ou les Rolling Stones.
Tom Hanks, maquillé, vieillissant sa voix artificiellement alourdie par la silhouette pachydermique du colonel Parker, livre une performance que les Américains adorent. Il s’impose comme un manutentionnaire pour qui “le spectacle doit continuer” et les caisses doivent être remplies. Qui offrira le meilleur et le pire à votre poulain.
Austin Butler brille en jeune Elvis avec ses premiers tubes, hérissé de son swing de l’Amérique puritaine des années 1950. Et qui voit vite ses illusions brisées par une industrie musicale cynique.
Des épisodes méconnus du grand public sont bien explorés dans le biopic. Contraint de chanter avec un chien dans une émission de télévision, mauvaise idée de Parker, Elvis le rembourse en se produisant tout en cuir noir vêtu pour une émission de télévision de Noël, loin des pulls de bonhomme de neige.
Le film n’est pas sans défauts – scènes grandiloquentes d’Elvis enfant découvrant la musique noire américaine – mais il ne cache rien d’une vie dans le tourbillon “sexe, drogue et rock’n’roll”.
afp/mh